Daniel Guillerm, vice-président de la FNI, a élu le 7 novembre dernier au premier tour et à la majorité absolue à la tête de la Commission scientifique indépendante en charge du Développement professionnel continue (DPC) des professions paramédicales, sur mandat du Collège infirmier français. Cet infirmier libéral sera le pilote de la CSI pendant les trois prochaines années. Cette élection de Daniel Guillerm est une vraie reconnaissance du travail qu’il a déjà réalisé pendant 5 ans lorsqu’il occupait les plus hautes fonctions au sein de l’ancienne commission placée sous la tutelle du haut conseil des professions paramédicales.
HAD OU LE DETOURNEMENT DE PATIENTELE.
« Je vous contacte ce jour car je suis au bord de la crise de nerfs…
Cela fait le 4ème patient que l’HAD nous détourne, en peu de temps ! Sans compter ceux que l’HAD « récupère » sans que nous soyons au courant. Nous n’avons plus aucun appel de patient ou presque ! Mis à part des nursings, nous n’avons pratiquement plus de soins techniques, que les HAD se réservent.
Le dernier en date : un de nos patients dont le traitement est soi-disant hospitalier. Les perfusions doivent donc être pratiquées par une infirmière du service de l’HAD, nous ne serions pas capables d’utiliser des produits… Que j’ai déjà utilisés par le passé !! Après vérification, j’ai pourtant confirmation que ces deux produits antibiotiques l’Ertapénème (Invanz) et le Meropénème (Meronem) peuvent être utilisés par des IDEL (administration en ville tout à fait possible), preuve encore une fois qu’on nous écarte sans aucune légitimité. Finalement, malgré mon avis défavorable, mon collègue a accepté de suivre ce patient (qui était un de nos patients !) en prenant les soins du matin (pansements complexes et injection), l’HAD se réservant les soins du soir plus rémunérateurs (perfusions !!)
Vous connaissez la suite
Vaccin antigrippe : Comment l’Ordre des pharmaciens a enfumé les députés.
« Le langage des chiffres a ceci de commun avec celui des fleurs, on leur fait dire ce qu'on veut ». Remarquable fleuriste, l’Ordre des pharmaciens a composé un bouquet de chiffres dans ses Cahiers publiés en juillet 2016 pour convaincre nos députés d’autoriser à titre expérimental (pour 3 ans) les pharmaciens à administrer le vaccin contre la grippe. Plus sensibles aux fleurs qu’aux chiffres, les députés ont adopté cette mesure en première lecture du PLLFSS 2017….et pourtant !
Seulement 46,1 % de la population couverte contre la grippe lors de la saison 2014-2015 annonçait l’Ordre des pharmaciens dans sa communication (page 5) alors que l’objectif fixé par l’OMS était d’au moins75%.
http://www.ordre.pharmacien.fr/content/download/278092/1458518/version/2/file/CTOP009_Les+pharmaciens+et+la+vaccination.pdf
Cela sous-entend que 53,90 % des assurés sociaux qui ont reçu le "bon bleu" de l’assurance maladie n'ont pas été vaccinés, n'est-ce pas ? Au passage, si on fait un petit raccourci, ce n’est pas très cool pour les infirmières libérales et les médecins qui n’auraient pas vraiment fait leur boulot. Par ailleurs, la population cible aurait-elle utilisé les "bons bleus" reçus par leur Caisse pour la litière du chat ?
Et bien figurez-vous que les députés n’ont pas vu le lièvre caché dans le bouquet. Ben oui, l'OMS* ne parle pas uniquement des patients qui, en France, reçoivent "le bon bleu" (+ de 65ans, personnes souffrant d’affections chroniques : diabétiques...). Elle y ajoute aussi...les nourrissons !
Alors effectivement, à ce compte-là on explose les statistiques ! D'ailleurs, entre nous, dans quel pays on vaccine les nourrissons contre la grippe de manière habituelle ?
Souhaitons ensemble bon courage aux pharmaciens pour essayer de convaincre les parents de vacciner contre la grippe les enfants de moins de deux ans (sans bon gratuit, et sans ordonnance...). Il leur faudra prévoir de bons avocats et une bonne assurance, car à chaque fois que le petit aura la moindre rougeur, ça sera "à cause du pharmacien qui l'a vacciné quand il était petit"...
La vérité, ce ne sont pas les nourrissons qui intéressent les pharmaciens, mais bien la même population que celle que nous voyons tous les jours "les bons bleus"!
Mesdames, Messieurs les députés, renseignez-vous sur le nombre de vaccins antigrippe délivrés par les pharmaciens et le nombre de "bons bleus" envoyés par les Caisses : c'est à quelques pour-cent près la même chose, donc, les infirmières, les médecins et leurs patients suivent tout à fait les recommandations. IL est encore temps, renvoyez donc « les fleurs, les feuilles et les branches » et le cœur des infirmières ne battra plus que pour vous !
Qui a dit enfumage ?
Philippe Tisserand
Président de la FNI