Élections Carpimko : que vont devenir les promesses ?
Les trois syndicats FNI/ONSIL/CI, qui ont fait liste commune pour la retraite des libéraux de
santé, prennent acte de la victoire du SNIIL aux élections du conseil d’administration de la
Caisse de Retraite et de Prévoyance des Infirmiers, Masseurs Kinésithérapeutes, Pédicures-
Podologues (Carpimko), dont les résultats ont été dévoilés dans la soirée de samedi.
Pour autant, les circonstances dans lesquelles s’est obtenue cette majorité ne sont pas sans
soulever des interrogations et méritent quelques explications. D’une part, le fort taux
d’abstention, qui est exactement du même niveau que lors des précédentes élections de juin
2010 et qui atteint 73,5%, suggère non pas que les infirmières se désintéressent de leur
retraite, mais plutôt qu’elles n’ont peut-être pas eu, en main, toutes les cartes pour faire un
choix réfléchi et objectif.
D’autre part, la campagne orchestrée par le SNIIL, sur le ton de la démagogie, laissait à
penser aux électeurs que la réforme des retraites de 2004 et que les augmentations de
cotisations imposées par l’État en début d’année étaient imputables aux administrateurs élus
à la Carpimko. Mots clé du discours : les syndicats en fonction sont responsables des effets
de la conjoncture économique et financière et par là-même responsables des augmentations
de cotisation. Si cette attitude est de bonne guerre dans une compétition électorale, il n’en
reste pas moins que les arguments de campagne du SNIlL, bien éloignés des enjeux réels,
en total décalage avec les sujets en question, ne sont pas ceux de la responsabilité.
La réforme déterminante des retraites est à venir avec les risques qui pèsent sur le régime
complémentaire dont les réserves attisent toutes les convoitises. A ces risques, il faut ajouter
la compensation qui fait payer les infirmières bien davantage que les professions à plus
hauts revenus. Sur tous ces sujets, ce n’est pas avec les arguments de sa campagne que le
SNIIL pourra construire une politique efficace.
La FNI, l’ONSIL et CI exerceront donc une vigilance accrue quant à l’application des
promesses électorales du SNIIL. Ces mandats au conseil d‘administration de la Carpimko
offrent l’occasion de voir enfin à l’oeuvre ce syndicat en responsabilité.
Respectueuse du choix des électeurs, l’intersyndicale se gardera de paraphraser la
Présidente du SNIIL qui, à l’occasion de sa défaite lors des élections de 2010, déclarait sans
retenu que l’abstention record de 73% devait être interprétée comme « une décision
réfléchie [des infirmières libérales] de ne pas prendre part à un vote marqué par la pauvreté
des arguments et la vulgarité du discours porté par certains syndicats. »
Paris, le 8 juillet 2013
Contacts presse :
FNI : 01 47 42 94 13
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